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Randy et ses craintes de petit poney (2)

Posted by on 9 décembre 2013
C'est moi en mode nounours avec mon gros poil d'hiver !

Me voilà en mode nounours avec mon gros poil d’hiver !

Rappel de l’épisode 1

Je vous ai expliqué précédemment que j’arrive de Hollande, que je suis vif et un peu craintif, et que ma nouvelle propriétaire, Gaëlle, veut absolument que je sois attelé aussi bien à gauche (côté que je préfère) qu’à droite du timon de la voiture à 4 roues, et ce, avec l’un ou l’autre des trois autres poneys composant le team Les toupets au vent.

Jusqu’à ce jour, où il s’est passé quelque chose d’inhabituel, et que j’ai eu vraiment très peur.

Pas toujours facile d’être grand dans sa tête

Avril 2012 Première sortie à 4, où je suis au timon

Avril 2012
Première sortie à 4, où je suis au timon

Alors que j’étais attelé avec Ernest à la voiture, Gaëlle et ses équipiers ont décidé de rajouter les deux autres poneys devant nous, avec des guides qui passent vers ma tête, et un grand fouet (pour toucher Poye le plus souvent) qui m’effraie littéralement, bien que rarement utilisé. J’ai peur et je me cabre. Je ne comprends pas pourquoi je suis là, et que je suis le seul à m’inquiéter. Je suis coincé, attaché à la voiture,  incapable de me concentrer ni de voir que les autres sont gênés par mon comportement quelque peu inapproprié, au dire des bipèdes. Je n’arrive pas à me détendre, Gaëlle décide d’interrompre la séance à 4 qui n’aura duré que quelques minutes (pour plus d’une heure de préparation).

Mai 2012 Je préfère être devant !

Mai 2012
Je préfère être devant !

Le lendemain, on m’appaire avec Scotch, mais nous ne sommes plus au timon de la voiture. Nous attendons au mur, que les deux autres viennent nous rejoindre. Gaëlle a échangé ma place avec celle de Poye. Je suis plus calme, Scotch est d’une passivité extrême à l’attache, et me communique son bien être. Je me détend un peu. Une fois attelé avec les autres, nous démarrons. Je suis devant, et ça me plait ! Mon énergie et ma force de traction sont parait-il un peu inadaptées à une place en volée, mais tant pis ! Il faut bien débuter…

Puis les séances de travail passent, je suis attelé seul, en paire et parfois à 4. Régulièrement Gaëlle brasse tous les poneys et je me retrouve à nouveau derrière, parfois à droite, parfois à gauche. Je n’ai plus tellement de préférence pour un côté plus que l’autre, j’ai grandi et appris beaucoup ! Mais je n’aime pas la place de derrière, du tout … surtout lorsque ceux de devant ne font pas leur travail, et que Gaëlle doit intervenir, pour canaliser tout le monde dans la bonne direction.

Vaincre ses craintes et ses doutes

Les séances les plus compliquées sont celles où je travaille en solo car je suis seul et que cela signifie que je vais apprendre de nouvelles choses, ou améliorer mon attitude et mon comportement. Je suis toujours dans la fuite en avant, et je refuse le contact du mors, en m’encapuchonnant*, ce qui ne facilite pas la progression. En plus de ça, j’ai souvent la tête orientée d’un côté et je tourne avec le bout du nez à l’extérieur, ce qui non seulement n’est pas joli, mais surtout est néfaste pour moi, car je prends de mauvais appuis et de mauvaises attitudes. La gymnastique et la répétition d’actions simples m’aident à trouver les solutions pour mieux me tenir et ne pas m’abîmer physiquement, mais ce n’est pas facile tous les jours !

Comme je suis toujours très inquiet je participe à des séances bizarres ou les autres équidés évoluent à côté de leur camarade bipède, sans se poser de questions. Ils ont même l’air de s’amuser, pour certains d’entre eux ! Ils courent ensemble, s’arrêtent, reculent, dessinent des cercles, reviennent au trot vers leur pilote, et stoppent net en attendant une caresse. Et parfois les bipèdes lancent le fouet qui claque au sol ou en l’air, autour des

Désensibilisation au stick : c'est agréable, cela caresse partout !

Désensibilisation au stick : c’est agréable, cela caresse partout !

chevaux, et personne ne bouge ni ne s’inquiète sauf, moi qui me met à paniquer et à trépigner au bout de la corde. Heureusement qu’elle ne fait pas ça ma bipède… parce que j’ai déjà du mal à me contenir lorsque c’est près de mes amis équins, alors si c’était près de moi, j’aurais trop peur…

Durant ces séances, j’apprends à mobiliser mes membres avec délicatesse et en réfléchissant, en fonction des indications légères de ma partenaire. En fait, je trouve vite, que c’est assez agréable comme ‘travail’, et que l’on trouve facilement les solutions ! Sauf lorsque l’on doit ‘jouer’ à ne pas avoir peur du fouet… J’ai vraiment beaucoup de mal, mais peu à peu j’arrive à me tenir immobile. Pas rassuré du tout, mais immobile, en observant bien ma partenaire bipède, car j’ai remarqué que lorsque j’essayais de me relâcher un peu, elle arrêtait de gesticuler et venait me caresser ! C’est facile à éduquer un humain ! Maintenant j’ai compris comment lui répondre lorsqu’elle agite son fouet, je ne bouge plus, je la regarde et je lui montre que je peux même ne pas avoir peur, et alors elle cesse de faire bouger et claquer la mèche !

En attelage, nous répétons par 4 ou à 2 pour un concours de TREC ; Nous travaillons beaucoup sur le calme et la précision de certaines figures, et c’est très agaçant, car je préfère lorsque l’on galope à travers les petits chemins construits en bois, ou il faut éviter de toucher les barres justement. Nous apprenons aussi à reculer, et ce n’est pas facile du tout, ainsi qu’à faire des demi-tour sur place, où chacun de nous doit être très concentré et à l’écoute de ce que nous dit Gaëlle. Bref, moi je préfère quand il faut tirer la voiture dans la boue, sans se poser de question !

Fuite en avant, quand tu nous tient !

La veille du TREC, je participe à une leçon d’attelage avec les élèves de Gaëlle. Ce n’est pas souvent que je peux y aller avec les copains, je ne sais pas trop pourquoi, car c’est drôlement rigolo, on s’exerce dans les petits chemins. Quand il a fallu prendre le galop, je suis parti un peu vite peut être ? Ma meneuse à un peu crié, donc j’ai eu peur et j’ai accéléré pour faire un grand virage dans la carrière, à toute vitesse. Comme je n’avais pas vraiment de consignes, j’ai continuer à galoper, sans trop savoir où aller, j’ai tourné pour éviter la lice de la carrière, et là j’ai senti qu’un truc n’allait pas : La voiture derrière moi s’est renversée et j’ai perdu les deux bipèdes… Au lieu de réfléchir, et d’attendre, j’ai pris peur et je suis reparti encore plus vite, avec les guides qui, se balançant sur ma croupe et dans mes jambes, m’effrayaient encore plus, et la voiture allégée de ses conducteurs qui sautillait en me poursuivant. D’un coup j’ai eu pour idée géniale d’aller me réfugier vers l’écurie ; J’ai traversé la porte de la carrière, et suis rentré au galop dans le couloir de l’écurie, jusqu’à ce que je ne puisse plus avancer, car la voiture était coincée dans l’entrée du dernier box. Une fois rendu là, je n’avais pas l’air malin, car je ne pouvais plus du tout

Vous ne pouvez pas me rater, je suis le seul poney des 4 qui se tortille...

Vous ne pouvez pas me rater, je suis le seul poney des 4 qui se tortille…

bouger, et je n’avais plus qu’à attendre que Gaëlle arrive pour constater qu’elle non plus ne pouvait pas me libérer… Peut être pas si génial que ça comme idée… Les guides s’étaient prises dans l’essieu, bloquant la roue, et les brancards avaient un peu vrillés en passant la porte… Et moi j’étais pris comme un rat dans une souricière au milieu de tout cela. Je ne voyais pas grand chose avec les œillères, mais Gaëlle me parlait tout le temps. Je sentais quand même qu’elle n’était pas du tout convaincue par le bien fondé de mon idée géniale. J’ai fait profil bas le temps qu’elle me dégageait avec l’aide d’autres humains. Comme je n’avais rien et que j’étais toujours en forme, j’ai attendu au mur qu’elle termine ses leçons, pour retourner ensuite avec elle dans la carrière. Il fallait savoir si j’étais capable ou pas, d’aller le lendemain au concours de TREC, avec les copains. De moi dépendait la participation de toute l’équipe, car sur les 5 poneys du team nous n’étions plus que 4, la petite ponette étant pleine et presque à terme.

J’étais content ce soir là de travailler avec Gaëlle, après les émotions de ce début d’après-midi. C’est rassurant d’avoir à l’autre bout des guides, quelqu’un qui sait ce qu’il veut et où l’on va, pour que l’on puisse y aller ensemble. Pour moi qui suis un peu timide et franchement craintif, c’est confortable de suivre ses indications, et de lui faire confiance.

Si vous avez aimé mes mémoires jusque maintenant, dites le moi et je vous raconterais comment s’est passé le concours du lendemain ! Et peut être les suivants, si vous insistez…

 

LEXIQUE :

S’encapuchonner : attitude du cheval, visant à rentrer son menton vers le poitrail, pour éviter le contact avec le mors. C’est un défaut et/ou une défense qu’il ne faut pas laisser s’installer.

6 Responses to Randy et ses craintes de petit poney (2)

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