Voici le témoignage de Nadine D. qui participe à la Cavalcade des Blogs sur le thème du stress.
Je publie cet article et le valide comme contribution au festival, car j’ai fait une erreur de date dans l’une des dernières newsletter… en mentionnant que la date limite de participation était le mardi 10 juillet !!! Autant pour moi !! Cela arrive parfois que l’on se mélange un peu les pinceaux !
Sacha et le van : le stress…
Sacha est une très jolie jument pie-bai de 16 ans. Nous avons 16 années de vie commune .
Sans enfant à l’époque , je la considère comme ma fille, elle n’est pas née à la maison mais c’est tout comme.
Son activité plutôt réduite, elle n’est pas trop fatiguée par le travail , disons que Sacha est plus une compagnie.
Habitant proche de la foret de Fontainebleau et rêvant de balades bucoliques, je décide d’acheter un van. Il faut aussi savoir que je suis une grande trouillarde. Ce que je ne m’explique pas c’est que j’ai peur juste avant de monter, mais quand je suis sur son dos, c’est souvent fini. Mais comme ma peur est avant de mettre le pied dans l’étrier, le fait est que je ne mets pas le pied dans l’étrier… Ce qui m’empêche de me faire plaisir.
Revenons au van : Salon du cheval, quelques visites aux stands dédiés à ce sujet. Notre choix est fait, on nous le livre, je suis heureuse !
Et paf je commence à réaliser que je vais mettre Sacha en danger à vouloir la faire voyager pour me faire plaisir.
Le jour ou nous décidons de la monter vient de sonner !
Alors va-t-elle ressembler à certains de ces congénères qui refusent pendant des heures de s’engouffrer dans cette boite ?
Et si elle ne monte pas, mes copines vont se moquer de moi !!!!
Je la connais ma Sacha , elle ne va pas me faire çà !
Je vais cependant préparer des carottes, elle est tellement gourmande, qu’elle va y monter en 30 secondes !
Nous décidons simplement de la faire monter sans voyager. Bien sur tout le monde est là , c’est un événement !
Va-t-elle monter, ou pas ??? Ah mes copines !!!!
Elle ne me fait pas mentir ma Sacha : même pas le temps de dire ‘ouf’ qu’elle est déjà dedans, et pour en être sure, on recommence et çà marche ! Alors les copines hein ??!!
Le week-end d’après comme ça fonctionne bien, on décide de lui faire connaître le pâté de maison, la voila bien installée dans le van, voire même trop bien… Retour, on ouvre le pont avant pour sortir (j’avais oublié de vous dire que nous avions acheté le van le plus sophistiqué ; il fallait bien cela pour ma fifille !), et elle sort comme une bombe. Oups , tu viens de me bousculer…… mais je n’y fais pas plus attention que ça.
Week-end d’après fière de recommencer : Ouh ouh ! Les copines ! Venez voir comme elle embarque bien !
Là ce n’est plus la même chanson : plantée devant le pont plus rien ne bouge.
Et tout les autres week-end c’est pareil. On peut y rester 4 heures ça ne la dérange pas Sacha.
On fait quoi maintenant ???
Je pense éthologie bien sur, je commence par jouer au petit poucet, une carotte coupée en petit morceaux dispersés sur le pont vont bien finir par la faire bouger ! Elle tend son cou et la carotte disparaît . Les passants nous sourient. Grrrrr, ils m’énervent à regarder ainsi le spectacle que nous donnons.
Je lui prends un pied puis l’autre que je pose sur le pont « tu vois c’est comme cela qu’on avance » ; on y passe des heures, et aucune aide des professionnels de cette ferme équestre, sûrement trop contents de nous voir galérer.
Tout d’un coup la propriétaire du centre qui nous observait de loin, m’agresse verbalement, disant que je vais tuer ma jument… Gloups, je ne comprends plus rien et un grand sentiment de culpabilité m’envahit.
Les jours suivants à chaque essai, je me sens de plus en plus mal et nulle. Cela ne va pas aller en s’arrangeant, dès que mon regard se pose sur le van j’ai des nausées. Véridique ; que faire ?????
Je fais alors appel à un homme de cheval, qui ne veut pas qu’on le considère éthologue parce qu’il trouve que cette appellation est devenue monnaie courante et qu’il y a beaucoup de charlatans.
Il connaît Sacha pour l’avoir débourrée, 9 ans auparavant. Après négociation, il accepte de m’aider, à condition de bien suivre ses conseils.
Il est très content de retrouver ma Sacha, et je suis sure qu’il s’était passé quelque chose entr’eux à cette époque : le feeling.
Ce n’est pas pour autant qu’elle est monté. Il a fait son travail avec une patience remarquable. Des heures en silence, lui demandant de rentrer dans cette chose horrible qu’est le van : une boite sombre, pour moi cheval claustrophobe, qui ne rêve que d’espace pour survivre ??
Miracle après 3h45mn : elle rentre et il est fier ce patient cow-boy !
Elle sort, elle rentre comme si tout venait de se régler, oui mais c’est François qui a réussi, pas moi !!!!
il me demande de prendre ça place ; il est là et ça marche !
Ce que je n’avais pas remarqué , c’est qu’à chaque moment ou je choisissais de monter Sacha dans le van il y avait pleins de paramètres négatifs : le regard des autres (même si j’essayais d’arriver très tôt), des yeux investigateurs pour me juger, moi la seule cavalière dont la jument ne veut pas monter, et des soucis d’ordre plus personnel.
Une colère s’installait dans mes tripes, et tout cela en présence de ma jument qui absorbait tout ce mal être.
Toutes ces paroles de type «elle se fout vraiment de ta gueule ta juju» ; « donne, je vais te montrer moi ! »… Et paf ça ne marche avec personne, sauf avec François, et je n’allais pas le faire revenir ! Il m’avait prévenue :«si ça ne marche pas c’est vous qui devrez vous remettre en question» !
Ses paroles font mal , mais aussi te font réfléchir.
Comme je ne suis pas du genre à lâcher le morceau,je réfléchis, et en même temps je m’aperçois que Sacha est démotivée. Elle traîne les pieds pour tout. La phrase qui tue : elle ne m’aime plus.
Et cette pensée négative fait des ravage dans ta tette.
À noël une amie m’a acheté un livre : «comment embarquer son cheval» !
Toute ces pages pour comprendre l’erreur que j’ai commise. La peur de la faire voyager. J’ai fait l’erreur de l’attacher avec deux longes, au moins elle ne risquait pas de tomber, tellement saucissonnée qu’elle n’avait aucun moyen de se stabiliser avec son encolure.
Malheureusement le mal était fait…
j’ai compris qu’il fallait faire un travail de rééducation pour combattre ce problème, mais lequel ?
Je sais seulement qu’un jour elle montra sans contrainte ni violence…
Nadine D.
Nous découvrirons la suite des aventures de Sacha et Nadine lors d’un prochain témoignage dans lequel nous apprendrons comment elles ont résolu ensemble leur problème face au stress du van !
Je pense que plusieurs d’entre nous, se sont un jour trouvé face à cette situation stressante (surtout lorsque tout le monde regarde sur un parking de concours par exemple !!) et que le partage d’astuces sera fort apprécié. 😉
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