Séance 12 de notre défi fou :
Poye et Scotch appairés aux longues guides.
Atteler en paire n’est pas tout à fait pareil qu’atteler un seul animal, même si globalement beaucoup de choses sont identiques.
Les harnais et les poneys
Tout d’abord, il faut deux équidés, et donc deux harnais ! De préférence deux poneys se connaissant bien, et s’appréciant, c’est plus tranquille pour débuter !
Concernant le harnachement, il y a deux possibilités :
- soit votre animal est équipé d’un harnais combinable, c’est à dire adaptable en solo, et en paire.
- soit votre compagnon dispose de 2 harnais distincts : un solo pour atteler seul, et harnais paire pour atteler à 2 !
Quelles sont les différences :
-
il n’y a pas de porte brancard sur un harnais paire, puisque pas de brancards sur la voiture, mais un timon entre les 2 animaux.
- Il n’y a pas besoin des courroies de reculement s’attachant aux brancards.
- Il faut par contre des courroies de retraite, qui relient ensemble l’avaloire à la bricole.
- il faut échanger la paire de guide solo, contre une paire de guides munie de croisières.
Les deux poneys sont habillés de leur harnais convertibles. Le choix de la place (droite ou gauche) n’a aujourd’hui aucune espèce d’importance, mais cela ne sera pas toujours le cas. Ils seront donc appairés ce jour, comme ils ont été attachés sur l’aire de pansage !
Pour le travail à pied, les traits ne sont pas utiles, nous les enlevons donc, pour ne pas devoir les attacher, et éviter qu’ils ne trainent à terre. C’est plus simple, mais pas obligatoire !
Chaque poney se voit attribuer une paire de guide distincte :
Scotch (qui sera à gauche) reçoit la paire de gauche, et Poye celle de droite. La guide gauche va relier les mors des deux poneys côté gauche ; alors que la guide de Poye reliera les côtés droits des deux poneys. D’où le nom de croisières, puisqu’elles se croisent au niveau de l’encolure des équidés.
Un dernier élément est apporté afin de relier entre eux les deux animaux, au niveau de la bricole : une chainette en cuir munie de mousquetons à chaque extrémité pour plus de rapidité à l’utilisation.
Comment guider une paire de chevaux ?
Une fois les préparatifs préalables terminés, les deux guides sont reliées entre elles, et le meneur se place normalement derrière les 2 animaux, fouet en main, de la même manière qu’avec un seul poney. L’aide détache les deux participants équins et peut accompagner le meneur dans la mise en route de l’équipage, si besoin est.
Les consignes et la façon de faire, restent les mêmes que lors de l’attelage ou la conduite en solo, à quelques différences près :
- Il faut nommer chaque poney avant de lui donner une consigne, qui plus est si cette dernière ne s’adresse qu’à l’un d’entre eux.
- Il est possible d’opter pour un nom général lorsque l’on s’adresse aux deux animaux ensemble : » les poneys, trottez ! »
- il faut veiller à ce que les 2 chevaux restent à même hauteur et progressent ensemble.
Fort de ces quelques consignes, JF s’en va avec la paire évoluer dans la cour, et faire connaissance avec de nouvelles sensations, de nouvelles observations à faire et de nouvelles réflexions.
Exercice pour débuter en paire
Des portes de quilles, suffisamment espacées pour permettre une conduite fluide, font tout à fait l’affaire pour commencer à guider en paire.
Les trajectoires se préparent de la même manière qu’en solo, les demandes, également, et tout le reste aussi ! Encore une fois, on répète ses gammes ! Décider, anticiper, agir (et réussir !).
Poye Poye est beaucoup plus en avant que Scotch et cela pose tout de suite un problème à résoudre pour mon élève : il faut tempérer l’énergie débordante du premier, et motiver le second ! C’est à dire que maintenant, pour une même action, il faut encore plus anticiper, car il faut donner deux ordres différents aux deux poneys !
– D’où l’intérêt, non négligeable, d’avoir toujours pris soin d’appeler son équidé avant de lui signifier une consigne verbale.
– D’où l’intérêt également de travailler aussi en solo, et pas toujours uniquement en paire.
Il est nécessaire de composer avec chaque poney, afin de produire un ensemble le plus harmonieux possible. Ceux-ci sont réceptifs, et se prêtent volontiers au jeu des quilles et des portes, dans le calme et la concentration. De plus, cela se voit, ils sont heureux de travailler ensemble !
Bien aborder une courbe
En travaillant une paire, lors d’une trajectoire courbe, l’un des deux animaux, devra arpenter plus de chemin que l’autre. C’est celui situé à l’extérieur de cette courbe.
Pour ne pas se retrouver avec une paire déséquilibrée, et un poney en avance sur l’autre, il faut (encore une fois !) anticiper les courbes, virages et autres coins, et demander au cheval extérieur de se mobiliser un peu plus pour ne pas se laisser distancer. On pourra aussi demander au cheval intérieur de ralentir un peu, si cela ne suffit pas, pour que les 2 restent ensemble.
Il faut être vigilant à cela, sinon une fois à la traction dans la voiture, les deux animaux ne tireront de façon homogène et simultanée, au risque de dégouter celui qui tracte le plus.
Travail de rectitude et de précision
J’ai à nouveau sorti mes petits bouts de bois au sol, pour obliger à de la conduite précise avec la paire. Les poneys étant déjà coutumiers de ce travail de barres au sol, j’ai installé une série de 5 à suivre, en ligne droite, avec des barres de plus en plus petites (type directionnel), obligeant à bien se concentrer sur le milieu dès le départ, pour aller jusqu’au bout de l’exercice, ayant en quelque sorte une forme d’entonnoir.
Oui je sais, ce n’est pas très facile, pour une première fois, mais cela me permet de tester la persévérance de mon élève, face aux complications !
Scotch à tendance à pousser son partenaire, pour se placer au centre de la barre, ce qui rend la tâche difficile à JF, qui doit composer entre Poye qui avance trop, Scotch pas assez, mais qui sort son voisin du dispositif, en le poussant de l’épaule ! Cela fait pas mal de choses à rectifier à même temps, mais il s’en sort plutôt bien, puisqu’au bout de quelques passages, tout le monde est top, synchrone, et au milieu de l’exercice ! Super !!
Comme la séance se déroule très bien, j’ai envie de pousser un peu plus avant, le travail sur les courbes. (oui, je sais ce n’est pas bien, nous aurions du en rester là, pour une première fois)
Préparer une courbe serrée
Sur un dispositif de trois portes, représentant deux angles droits opposés, rapprochés en distance : Soit un virage à droite puis un à gauche aussitôt.
Au risque de me répéter, les consignes sont : décider, préparer, agir, et relâcher, puis recommencer aussitôt pour le virage suivant. JF est à nouveau quelque peu confronté à la notion de préparer ; comment prévenir les deux poneys d’une action imminente ? Avec les mains, la voix, et des consignes claires et précises, cela doit suffire amplement.
J’accompagne l’élève de la voix, pour lui donner les indications des moments justes auxquels il faut demander chaque chose. C’est ainsi plus facile pour lui, d’intégrer le « bon moment » exact, selon son positionnement par rapport au dispositif. Dire que cela sera intégré en une seule séance, n’est pas certain…
Comme j’aime bien voir si on peut aller encore plus loin dans la progression, je demande à JF d’exécuter une serpentine entre le dispositif de barres au sol de l’exercice précédent, sans aller évaser les courbes à l’extérieur, mais plutôt à la manière dont on négocie un obstacle de marathon au pas : en restant au plus près des repères en bois. Il faut ralentir le poney intérieur, et demander au second d’avancer autour de lui, puis repartir droit, et inverser.
C’est un très bon exercice, qui oblige à être réactif, précis, et vigilant sur chacun des deux animaux. Il faut avancer (au pas) dans le dispositif, reprendre les poneys, tourner court, presque sur place, ce qui nécessite de fortement ralentir l’équidé intérieur, et de pousser l’autre, puis repartir en ligne droite, pour renouveler l’exercice à l’autre main aussitôt.
C’est très intense et très instructif. À pied l’exercice est plus facile, car on remplace aisément le raccourcissement nécessaire des guides, par son positionnement au sol ; et il n’y a pas non plus la voiture à gérer. Mais chaque chose en son temps !
Je fais de même, que précédemment, et accompagne de la voix, pour situer le moment précis ou doivent être fait chaque étape du processus. Je suis très satisfaite du résultat obtenu, car le dernier passage à été réalisé, sans mon intervention. J’ai vraiment hâte de voir si ce principe est bien intégré ou non, lors d’une prochaine séance !
Racontez ici vos premiers pas en paire,
Nous partagerons nos expériences !