Séance 5 du défi fou
Attelage avec Scotch
« J’avais initialement prévu une petite séance cool et facile pour cette première de JF en voiture… mais notre ami Scotch, poney shetland de son état, en avait simplement décidé autrement…
Pas toujours facile à gérer, lorsque votre équidé n’est pas coopératif !
Mais ce sont aussi les aléas du travail avec un partenaire vivant, ayant ses envies et ses émotions propres !
A nous aussi, il nous arrive de ne pas avoir envie de travailler, même si c’est un petit travail simple et facile à réaliser ! Alors autant agaçant que cela puisse être, je ne peux pas non plus, en vouloir à mon poney pour cette fois là (sous réserve, que cela ne devienne pas systématique, évidemment !!) »
Préparation du poney et de l’équipement :
Le début de séance est consacré, au rappel du matériel, et à son positionnement correct sur le poney.
Puis vient, la mise à la voiture, avec l’ordre des étapes à respecter :
- fixer les brancards au harnais de Scotch
- attacher les traits à la voiture, pour la traction
- sangler les courroies de reculement pour empêcher le véhicule de toucher le poney.
Je profite de ce moment pour rappeler, une fois n’est pas coutume, les règles de sécurité, autour d’un poney garni* et attelé :
- Ne pas le toucher sans le prévenir de la voix, au préalable (il ne vous voit plus, avec les œillères).
- Faire attention à la mise en place des guides, afin de pouvoir s’en saisir rapidement si besoin.
- Comment prendre les guides en main (en position de base/ voir l’article sur la tenue des guides, pour plus de détails).
- Que faire du fouet à ce moment là.
- Comment se hisser en voiture et s’installer.
- La communication avec l’équipier, qui est très importante.
- La position du meneur en voiture.
Ces explications faites en démonstration, JF s’installe aux guides de Scotch, et nous partons au pas sur le chemin pour une mise en route tranquille.
Utiliser le terrain à disposition pour travailler :
La détente au pas du poney, lui permet de s’échauffer, et permet au meneur de s’exercer à la manipulation des guides, tout en conservant la rectitude (= milieu du chemin). Ceci est un exercice facile à réaliser, car il sanctionne visuellement toute erreur, et l’élève peut ainsi s’auto évaluer rapidement. Mais je n’ai pas dit que l’exercice, en lui même, était facile … loin de là !
Arrivés à la route, au bout d’un kilomètre de chemin pavé, mon élève est repassé en conduite à deux mains (pas de prise de risque), et nous profitons de l’absence de circulation pour nous engager sur la voie. Afin d’y rester le moins longtemps possible, c’est justement l’occasion de prendre le trot, en ligne droite et de détendre le poney à l’allure supérieure pour finir l’échauffement nécessaire à la séance prévue. Nous nous engageons ensuite dans une impasse quasi infréquentée, bordée de bas côtés stables très larges, permettant d’évoluer en attelage. À défaut d’une carrière ou d’un terrain plus adéquat, il faut s’adapter à ce que notre environnement nous offre !
Exercice type, de premier niveau des examens de meneur (galops d’attelage) :
Je dépose des repères visuels (cônes de couleur) pour définir des portes et des zones de la largeur de la bande goudronnée. Le but étant de travailler la précision et l’obtention de réponses aux ordres donnés. Ainsi que d’essayer d’effacer le mot « aller » du vocabulaire constant de JF !
- Première porte : partir au trot
- Seconde porte : transition au pas
- Troisième repère, qui est une zone : transition descendante vers l’arrêt, à l’intérieur de la zone
- Repartir au pas
- Dernière porte : transition montante vers le trot
Ça ne se passe pas toujours comme on le souhaite !
Quelques tentatives plus tard, le poney y met de moins en moins de bonne volonté, en refusant de s’arrêter ou de tenir l’arrêt. Il se traverse, se tortille, bouge, descend sur le bas côté pour brouter, s’appuie sur son mors, en déséquilibre dans sa bricole*…
Une petite remise en main (qui sera, au final, bien plus longue que prévue) s’impose, afin de ne pas laisser s’installer de mauvaises habitudes. Je profite de cette situation pour expliquer à JF les différentes défenses utilisées par le poney, pour se soustraire à l’exercice initialement demandé, et les corrections possible, pour retrouver calme et concentration au travail.
Le poney étant particulièrement énervé d’être contrarié, je l’installe sur un cercle au trot, pour canaliser l’énergie, tout en demandant un vrai effort physique cette fois : rectitude, équilibre, cession de nuque et de mâchoire, incurvation, etc..
Cela devient rapidement plus confortable de venir s’arrêter dans la zone, que de faire des petits ronds fatigants ! Une fois la hiérarchie de nouveau établie entre le meneur et le poney, je peux à nouveau confier les guides à l’élève.
Une première leçon d’attelage, pas facile !
L’objectif sera d’appliquer une partie du travail qu’il vient d’observer, afin de pouvoir réaliser l’exercice initial, correctement. Une fois cela obtenu, nous rentrons pour ne pas, non plus, dégouter le poney qui à accepté de céder.
Le trajet de retour, par le chemin, va être consacré à l’application de la mise en équilibre du poney, au trot, et lors de transitions d’allures, afin de rechercher un maximum de légèreté dans les guides.
Nous en profitons également pour travailler aussi le maniement du fouet, utile à la correction de la rectitude. JF progresse bien à ce niveau là, et la sortie aura été particulièrement bénéfique !
La séance n’aura pas été de tout repos, mais elle aura été riche en enseignements divers et variés !
Pendant que notre poney tout mouillé de sueur, se repose à l’écurie, couvert d’une polaire, nous allons dîner et profiter du feu de cheminée !!
LEXIQUE
* GARNI : ce dit d’un cheval équipé de son harnais d’attelage.
Garnir : habiller le cheval / Dégarnir : le déshabiller !
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